Au
nom d'Allah, le Clément, Miséricordieux
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La face cachée du Soufisme (2) A. A. Tabari Traduit par Abu Abdallah Tiré du site Qss.org sous le titre "the other side of sufism" |
Qu’est ce que le Soufisme ?
Le Soufisme est souvent considéré par les soufis eux-mêmes ou par les orientalistes, comme un " mysticisme islamique ", afin de donner l’impression que l’Islam est entièrement ou partiellement une religion ésotérique (secrète), avec des rites dogmatiques compris seulement par une élite, les Soufis ! Malheureusement, le manque d’analyse critique de ce sujet en langue occidentale a permis aux orientalistes de remplir le marché du livre dans les pays occidentaux avec une littérature qui dupe les musulmans naïfs en leur faisant croire que la guidée ne peut être atteinte qu’en suivant un ordre mystique.
Les véritables musulmans devraient se suffire du nom " Musulmans " donné par Allah, Le Tout Puissant comme Il le dit : " Il a choisi pour vous (de vous conformer à Sa religion ) et Il n’a pas imposé de difficulté sur vous en matière de religion, la religion de votre père Ibrahim. C’est Lui qui vous a nommé " Musulmans " avant et dans ce livre ". [ 22 :78 ]
Ibn Kathir commente ce verset : " Allah a choisit les musulmans, les a honorés, et distingués des autres nations par le plus honorable des messagers et la plus parfaite des religions, et ils ne les a pas surchargés avec plus que ce qu’ils ne pouvaient supporter ". "Tafsir Ibn Kathir "
Si les soufis se disent musulmans , pourquoi s’identifient-ils alors plus au Soufisme qu’à l’Islam .Ce mot " Soufisme " n ‘était pas familier à ceux qui vivaient dans les 3 meilleurs générations des Salaf-as-Salih ( pieux ancêtres).
Développement de la pensée Soufi :
Le Soufisme est le rassemblement d’une variété de pensées et philosophies. En mêlant des enseignements Islamiques avec cette pensée, les penseurs soufis essayent de sanctifier leur doctrine et de démontrer sa conformité à l’Islam . La philosophie grecque, et en particulier les enseignements néo-platoniciens, ont laissé une tâche indélébile sur beaucoup d’aspects du Soufisme. Cela a été le résultat de la traduction des travaux philosophiques grecques en arabe lors du 3ème siècle post-hégire (" Allah est partout ", " son essence se trouve dans sa création ",etc…). Le panthéisme grecque est devenue une partie intégrante de la doctrine soufie (W. Montgomery Watt "Islamic Philosophy and Theology". 1985. p37-38).
Le panthéisme est aussi adopté par le Soufisme. N. Fabemi le fait remarquer : " Il est intéressant de voir comment les idées soufies rappellent que le panthéisme et le Soufisme se sont développés en Perse " (N. Fabemi ."Soufisme". p.119).
Vedanta, le chef de la philosophie Hindoue, qui est un exemple de panthéisme dans son sens métaphysique, a aussi eu un impact sur le Soufisme suite à la conquête du Sindh par Mohammed ibn Qasim au 2ème siècle post-hégire. L’occultisme soufi, avec ses doctrines philosophiques et théosophiques, est sans aucun doute antithétique à l’Islam. L’Islam proclame que l’entité et essence indivisible d’Allah est totalement différente de Ses esclaves.
Les soufis, au contraire, souscrivent à la croyance que l’homme et Allah forment en fait une seule entité et essence. La doctrine de panthéisme de Ibn Arabi est une combinaison de manichéisme, gnosticisme, néoplatonisme, philosophie chrétienne, Védantique et de spéculations qu’il a vainement essayé de justifier par l’Islam en les reliant à des traditions prophétiques. R.W.J Austin écrit "sur son thème principal, ce qui domine le reste et auquel ils sont subordonnés est l’unicité de l’existence (Wihdat ul-Wudjud). Le concept de l’unicité de l’existence embrasse toute chose, et tout les autres concepts de Ibn-Arabi sont des facettes de cela. Comme il le dit, toute distinction, différence et conflit ne sont que l’apparence d’une même et unique réalité, "le vêtement sans couture" de l’existence, dont la réalité comme toute existence qui en dérive est son existence (Ibn-Arabi, "Facettes de la sagesse", p 3).
Ahlu Al-Sunna wal-Jam’a, sont d’accord pour dire qu’Allah est unique, ils confirment tous les noms et attributs par lesquels Allah s’est qualifié, sans ressemblance à sa création ; son essence ne ressemble en rien à celle de ses créatures, de même ses attributs ne sont en rien comparables à ceux de la Création.
Allah, le Suprême, a dit : " Rien ne lui est semblable ; Il est le Tout Audiant, le Tout Clairvoyant " [42 : 11].
Mouhiyddin Ibn Arabi, l’une des autorités suprêmes du mysticisme soufi, qui a capturé l’imagination et l’éducation des soufis à travers le monde, est né en 560 post-hégire (1165 après J.C.), et il a étudié les doctrines occultes et métaphysiques des soufis.
R. Austin écrit : "de tels enseignements et pratiques consécutives ont poussés Ibn Arabi, même lorsqu’il était jeune à Séville, à passer de longues heures dans les cimetières à communier avec les esprits des morts" (Ibid).
Il décrit ses "révélations au cimetière" comme étant véritables et il a compilé un écrit massif sur le Soufisme, intitulé "Al-Futuhat Al-Mekkiya" (les révélations Mecquoises). A ce sujet, Ibn Arabi écrit : "Quelques passages ont été écrits par le commandement divin qui m’a été transmis durant mon sommeil, ou à travers des révélations mystiques." (Ibid).
L’autres impression forte qu’Ibn Arabi veut laisser aux lecteurs de ses révélations Mecquoises, est qu’il a lui aussi, en tant que figure spirituelle et mystique, fait l’expérience de la lourdeur de la révélation, ressemblant à celle du Prophète (saw) (Ibid).
Il a noté que parfois la pression de la révélation mystique était tellement forte qu’il se croyait obligé de finir son travail avant de se reposer (Ibid).
Allah, l’Exalté, condamne de tels déclaration en disant : " Et qui est plus injuste que celui qui forge un mensonge contre Allah, ou dit : " Il m’a été révélé " alors que rien ne lui a été révélé, de même celui qui dit " je vais faire descendre le semblable de ce qu’Allah fait descendre " [6:93].
Selon le Coran, la révélation est de deux sortes. La première est celle qui vient d’Allah à ses Prophètes et Messagers à travers un ange, tel Jibril (l’ange Gabriel). Cela a cessé suite au décès du Prophète Mohammed (saw). La seconde est une communication satanique, à propos de laquelle Allah dit : " T’informerai-Je sur qui descendent les démons, ils descendent sur tout menteur invétéré et pêcheur " [ 26 : 221,222 ].
Les musulmans croient que le Prophète Muhammad (saw) est le dernier des Prophètes, en est le sceau (il vient rompre la lignée de la prophétie). C’est pourquoi, toute personne qui affirme être un prophète ou un récipient à la révélation divine est un imposteur et un hérétique. En outre, il semble assez hérétique pour un jeune homme de passer de longues heures dans des cimetières "à communier avec les esprits des morts".
Allah a dit au prophète (saw) : " Et tu ne peux faire entendre ceux qui sont dans les tombes " [35:22].
En effet, cette communion pourrait bien valider la théorie du panthéisme.
Afin de justifier sa doctrine théosophique et panthéiste en la faisant apparaître islamique, Ibn Arabi utilise le ta’wil (interpolation), qui est le fait de donner des interprétations tirées par les cheveux à des versets bien choisis du Coran ou des traditions prophétiques, changeant le sens apparent en un sens qui souscrit à sa croyance. Cette technique fut utilisée avant lui par les "Batini", une secte secrète qui s’est égarée du chemin de l’Islam. Il se réfère à Allah le Tout-Puissant comme "Créateur-Créature" et essaye de présenter l’entité divine dans un contexte théosophique, afin de convaincre son lecteur que la création d’Allah n’émane de rien d’autre que de son "entité première" (Ibid).
Ainsi, la divinité pour Ibn Arabi est en réalité tous les éléments qui constituent l’univers : les hommes, les animaux et toute autre existence. Par exemple il se décrit lui même comme une réalité divine. Et afin d’être sur que ses lecteurs ne remarquent pas son hérésie, il écrit :
"En relation à l’existence, Il (Allah) est l’essence de toute chose existante. Ainsi, dans un certain sens, les choses relatives sont élevées en elles-mêmes, car en vérité, elles ne sont rien d’autres que Lui, qui porte le nom de Abou Said Al-Kharraz " (Ibid).
A partir de ce concept hérétique sur Allah, on pourrait déduire des principes qui contredisent les aspects fondamentaux et les croyances évidentes contenues dans le Coran et la Sunna. Par exemple, l’homme selon la théorie du "Fils de Platon" (Ibn Arabi) n’est rien d’autre que Dieu lui-même, et comme Pharaon était un homme, sa déclaration proclamant sa divinité serait vrai selon la doctrine d’Ibn Arabi. De plus si rien d’autre n’existait en dehors d’Allah, alors tout animal de toute espèce est en réalité Dieu. Et comme toute chose existante à la même essence, l’alcool n’est rien d’autre que l’eau, et toute chose haram est halal. Il n’y a pas de croyance hérétique plus dangereuse que le panthéisme. Allah, l’Exalté, est bien loin de ce qu’Ibn Arabi et ses adeptes lui assignent.
Allah a dit : " Rien ne lui est semblable, il est le Tout-Sachant, le Tout-Clairvoyant. " [42:11]
Et il n’appartient pas aux véritables croyants de faire des interprétations tirées par les cheveux sur l’essence d’Allah ou sur Ses attributs. Les véritables musulmans les acceptent tels qu’ils sont dans le Coran et les hadiths sahihs ( traditions authentiques).
Ce verset est une affirmation commandant aux croyants de ne pas Lui imputer d’autres attributs ou noms que ceux qu’Il s’est donné lui-même ou par le biais de Son Messager (saw) dans les hadiths sahihs. Ils ne doivent pas rendre Allah sujet de similitudes ou exemples. Allah nous dit dans le Coran: " Ne faites pas de similitudes à Allah, car vraiment Allah sait et vous ne savez pas " [ 16 :74 ].
Les soufis et leur maîtres, veulent nous faire croire que leur doctrine a pour origine le Coran. Ils interprètent certains versets selon leur gré, aussi bien linguistiquement que théologiquement, afin de corroborer leurs croyances. En plus de ces différentes interprétations, ils réduisent les versets à des symboles et des codes, qu’ils juxtaposent dans des sens métaphysiques. Afin de donner un exemple de la gravité de cette perversion du langage soufi, étudions le verset suivant: " O hommes, craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être [Adam], et qui a créé de celui-ci son épouse [Eve], et qui de ces deux là a répandus [sur la Terre] beaucoup d’hommes et de femmes " [4 :1].
De ces mots, on comprend facilement qu’Allah a créé Adam en premier, et selon de nombreux versets, il l’a façonné et a créé Eve de la côte d’Adam, comme cela est décrit dans les hadiths sahihs.
Afin de justifier ses croyances panthéistes, Ibn Arabi a donner au verset cité plus haut le sens suivant : "De lui (Adam) est venu la femelle et les enfants, qui sont tous venus de "la nature universelle" qui est Dieu, qui se manifeste dans la forme de leur (nature) et dans la forme d’Adam, dans la forme de Eve et dans la forme de leur progéniture" (A-E Affifi, " The mystical philosophy of Ibn Arabi "). L’élément divin, selon lui, habite toute existence. Il s ‘est exclamé : " Gloire Allah, qui a créé toute chose, et qui est lui même leur essence " (Ibid p.135).
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